Les Nourritures Terrestres - André Gide
Que ta visoin soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout.
Que ta visoin soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout.
Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même, puis à tout le reste plus qu'à toi.
Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur. Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquilité. Je ne souhaite pas d'autre repos que celui du sommeil de la mort. J'ai peur que tout désir, toute énergie qu je n'aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent. J'espère, après avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en moi, satisfait, mourrir complètement désespéré.
Toute ferveur m'était une usure d'amour, une usure délicieuse.
Que l'important soit dans ton regard, non dans la chose regardée.
Il y a dans son lyrisme même, l'excès de celui qui embrasse la vie comme quelque chose qu'il a failli perdre.
Pourquoi a-t-il fallu que ce soit en France que je découvre la peur? La vraie peur, celle qui déssèche et paralyse, pas celle de mourrir, celle de vivre.
Ici, j'étais un autre, j'étais mille autres. J'étais de nouveau quelqu'un, parce que je n'étais personne.
...Il a cette allure reconnaissable entre mille du rêveur buté, du petit solitaire par défaut qui s'invente un monde clos où il voudrait bin que les autres le suivent.